Ford - Objectif Le Mans
"Puisque l'on ne peux pas acheter Ferrari, on les battra..." Tel est le mot d'ordre de Henri Ford II au lendemain de l'échec des négociations avec Enzo Ferrari pour le rachat de la firme italienne par le géant américain. 1964 marque donc le début d'une nouvelle ère puisque le géant de Dearborn débarque en endurance.
Ford engage trois nouvelles GT40 (V8, 4,2 litres) avec de très grands pilotes au volant Phil Hill/Bruce McLaren, Ginther/Gregory et Schlesser/Attwood. Chez le constructeur américain, l'amélioration de la puissance ne passe pas par des mécaniques sophistiquées ni des hauts régimes, on privilégie plutôt les fortes cylindrées.
Tenant du titre et toujours souverain en catégorie Prototype dans les épreuves du début de saison, Ferrari aligne trois 275 P (moteur 3.3 litres) pourGuichet/Vaccarella, Parkes/Scarfiotti et Baghetti/ Maglioli et une 330 P (4 litres) pour Surtees/ Bandini. L'équipe officielle est soutenue par les 330 P du NART (Rodriguez/Hudson) et de Maranello Concessionnaires (Bonnier/Graham Hill) et les deux 250 LM de Piper/Rindt et Dumay/Langlois.
Ferrari en pôle
C'est par un temps froid, mais sec et ensoleillé, que le départ est donné par le Prince Paul de Metternich Vice-Président de la F.I.A. La Ferrai 330P de Surtees a réalisé le meilleur temps des essais et est donc la première des 55 voitures alignées devant les stands. Il en restera 24 classées à l'arrivée 24 heures plus tard.
Ferrari fait de la résistance
Dès les essais, les Ford GT40 affichent leurs ambitions avec une vitesse supérieure à 300 km/h dans les Surtees et sa Ferrari 330 P de la pole position. En course, Richie Ginther sur sa Ford GT40 n°11, va boucler la première heure en tête avant d'être déborder par John Surtees, alors que la GT 40 de Schlesser/Attwood 2ème après 4 heures de course disparaît (incendie) et que celle de P. Hill/McLaren navigue en queue de peloton. Ginther/Gregory connaissent des problèmes de boîte de vitesses. A 21 heures, c'est l'abandon pour la Ford de pointe et les Ferrari de Surtees, Guichet et Bonnier s'installent aux trois premières places.
Trois Ferrari sur le podium
Pendant la nuit, la Ford GT 40 de P. Hill/McLaren effectue une spectaculaire remontée qui la ramène à la 4e place dans le sillage des Ferrari. Malheureusement, la transmission finit par céder et le duel tant espéré n'aura pas lieu. En tête, les trois Ferrari ne seront plus inquiétées. Ralentis par des problèmes de freins et d'alimentation, Surtees/Bandini ont dû céder le commandement à la mi-course à la n°20 de Guichet/Vaccarella.
Surtees/Bandini perdront ensuite leur seconde place au profit de la 330 P de Bonnier/Graham Hill et c'est dans cet ordre que les voitures termineront, signant au passage le huitième succès pour Ferrari au Mans. Elles précèdent la Cobra Daytona n°5 de Gurney/Bondurant, magnifiques 4e et vainqueurs en GT.
Ford qui rit en GT et qui pleure en Sport
En GT, les GTO sont totalement surclassées par les Cobra Daytona. En s'imposant en catégorie GT, chasse gardée de longue date de Ferrari, les Cobra ont ouvert une brèche dans la forteresse italienne et rendent moins amer le cuisant échec des GT40. Enfin, Alpine enlève son premier succès aux 24 Heures en s'adjugeant l'Indice énergétique avec la petite M 64 à moteur Renault 1150 cm3. Aucune Jaguar à l'arrivée, les E « Lightweight » n°16 et 17 durent abandonner en raison de problèmes mécaniques.