Faute d'avoir réussi à homologuer la 250 LM en catégorie GT, Enzo Ferrari est contraint de moderniser la Ferrari 250 GTO. Sa suprématie commence à être contestée par les Jaguar et les Ford Cobra et pour conserver son homologation, la version 64 doit être semblable aux versions 62/63. Les seules modifications de châssis acceptées par la FIA, sont des voies augmentées rendues nécessaires par l'utilisation de roues plus larges. Des modifications ont été également apportées au moteur, en particulier au niveaux des carburateurs et de l'échappement. C'est sur la carrosserie que les différences sont les plus visibles avec un dessin inspiré de la 250 LM. Plus basse, plus large, équipée d'un immense pare-brise très incliné, les lignes de la version 64 sont plus équilibrées que sa devancière.
Il n'y a eu que trois véritables GTO 64 construites, quatre autres GTO 62/63 ont été converties en version 64 à l'usine. La numéro 26 des 24 heures du Mans 1964 (châssis n° 5571GT), est facilement reconnaissable car c'est la seule qui possède un toit court avec spoiler intégré et un bossage de capot fermé noyé dans le panneau de nez. Les autres voitures auront le toit plat plus allongé et une prise d'air sur le capot. Sortie des ateliers de Maranello le 6 février 1964, 5571GT est livrée à Luigi Chinetti l'importateur Ferrari aux Etats-Unis. Engagée en course par le NART, elle remporte dix jours plus tard, et dès sa première sortie, les 2 000 Km de Daytona pilotée par Pedro Rodriguez et Phil Hill. Gagnante avec le même équipage la catégorie GT aux 12 heures de Sebring, 5571GT est confiée pour le Mans à l'équipage franco-américain José Rosinski/Ed Hugus. Qualifiée en 25ème position avec un temps de 4'14"1, elle est la moins rapide des quatre GTO engagées.
Régulièrement menée, elle pointe en 14ème position au quart de la course. Au milieu de la nuit, après avoir gagné encore une place et alors qu'elle passe devants les stands, Hugus casse un croisillon de cardan d'arbre de transmission. L'arbre se plante dans le sol et tout le pont arrière explose littéralement projetant des éclats sur toute la piste. Des morceaux de métal soulevés par le passage d'une autre voiture viendront endommager la Jaguar E Lightweight n°16 arrêtée à son stand et blesser un mécanicien. L'Aston Martin n°18 de Michael Salmon/Peter Sutcliffe crèvera également un pneu en roulant sur les débris. Les trois autres GTO termineront brillamment la course aux 5, 6 et 9èmes places, mais c'est la Cobra n°5 de Dan Gurney/Bob Bondurant avec sa 4ème place au général qui remporte la catégorie GT.
La Ferrari 250 GTO 64 Monogram 85-4897
En 2008, Monogram remet à son catalogue sa Ferrari 250 GTO 64, livrée en kit et fabriquée à partir du moule original des années 60. La décoration reprend celle du modèle d'origine soit la numéro 30 des 12 heures de Sebring. Pour obtenir la décoration de la voiture du Mans il faut ajouter quelques décalcomanies et remplacer les numéros de course. Le modèle est finement reproduit dans un plastique dur teinté dans la masse, peint et vernis. Des pièces chromées et translucides rapportées rendent ce modèle très réaliste et les roues à vrais rayons sont plus détaillées que celles d'origine.
La mécanique est classique avec un moteur slimline central, un châssis plastique MRRC et un guide lame. Des emplacement pour deux aimants sont prévus dans le châssis, mais ils peuvent être remplacés par des lests livrés avec le kit. Sur la piste, la voiture est bruyante et manque de motricité malgré un moteur puissant. Le plus gros défaut est l'absence totale de frein moteur qui augmente considérablement les distances de freinage et bride le pilotage.
Trois autres reproductions ...
En 1996, MRRC décide de relancer sous licence Monogram la production de la Ferrari 250 GTO 64 devenue désormais une rare pièce de collection. Le kit doit être assemblé et peint avec soin pour obtenir un bon résultat. La décoration n'est plus celle des 12 heures de Sebring comme sur la Monogram (n°30), mais celle des 24 heures du Mans (n°26).
Racer, fabricant italien, a mis en 2012 à son catalogue dans la collection SilverLine la Ferrari 250 GTO 64 n°26 des 24 heures du Mans 1964 sous la référence SL12A. Moulés en résine et extrêmement détaillés, les modèles de Racer sont destinées aux collectionneurs exigeants. Equipés de moteurs et de transmissions Slot.it de haute qualité, ils très performants.
La marque allemande Gama a également fabriqué la Ferrari 250 GTO 64 à la fin des années 60. Si la décoration est fantaisiste, ce modèle reproduit néanmoins la seule 250 GTO 64 dotée du spoiler intégré au toit et du bossage sur le capot. Pourtant équipée d'un gros moteur Bühler transversal et d'un beau châssis en métal poli, le guide spécial ne permet pas de faire rouler la voiture sur des pistes traditionnelles.
Ferrari 250 GTO 64 châssis n° 5571GT