En décembre 1963, l'usine Triumph décide de revenir officiellement à la compétition avec la Triumph Spitfire. En moins de six mois, la marque construit et développe neuf Spitfire "usine". Quatre d'entre elles sont destinées à participer aux 24 Heures du Mans : ADU 1B, ADU 2B, ADU 3B et ADU 4B. Quatre sont destinées aux rallyes : ADU 5B, ADU 6B, ADU 7B et ADU 467B. La neuvième voiture, ADU 8B, est une voiture d'essai et de développement et n'a jamais participé à une compétition.
Aux 24 heures du Mans, les Spitfire sont engagées dans la catégorie prototype, ce qui autorise un niveau de préparation plus élevé. Excepté le bloc moteur, les voitures sont profondément modifiées : caisse en aluminium, hard-top fastback en fibre de verre, boîte de vitesse en aluminium d'origine TR4, vitres latérales en plexiglas et dotées d'une fenêtre coulissante, capot style Jaguar Type-E avec les phares fuselés. Ces prototypes n'ont plus beaucoup de points communs avec le modèle de série. Le moteur de 1147 cm3 reçoit une culasse spécifique et des carburateurs Weber. Il développe 98ch à 7100 t/mn et propulse les Spitfire à plus de 210 km/h.
C'est un peu par hasard que ADU3B va être confiée à un équipage français. Grâce à sa rencontre avec Bernard Thibierge, importateur Triumph pour la France, Jean-François Piot est en 1964 le spécialiste français de la TR4 et de la Spitfire aussi bien en circuit qu'en rallye. Il raconte comment il a commencé sa carrière au Mans : "C'était aux 24 heures du Mans 1964. Aux essais, je traînais dans les stands. J'avais mon casque et ma licence... on ne sait jamais. Les pilotes de l'équipe officielle Triumph étaient en retard. Thibierge a proposé aux responsables anglais de me laisser faire un essai. J'ai fait le meilleur temps de l'équipe. Les Anglais ont alors décidé de m'engager".
En équipe avec Jean-Louis Marnat qui fait également ses débuts au Mans, ADU3B est qualifiée en 52ème position avec un temps de 5'05"2. Bien plus brillante en course qu'aux essais, la petite anglaise progresse rapidement au classement jusqu’à atteindre la 24ème place à la 11ème heure. Peu après la mi-course, Marnat est bousculé par les grosses voitures et sort au Tertre rouge l'obligeant à s'arrêter à son stand pour réparer les tôles froissées. A l'aube vers 4h30 se produisit l'accident qui allait éliminer la numéro 65. Lorsque les mécaniciens ont réparé la carrosserie de Marnat après l'incident du Tertre Rouge, ils avaient enlevé une tôle à l'arrière, ce qui laissait pénétrer les gaz d'échappement dans la voiture.
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Complètement intoxiqué, Marnat chercha à regagner son stand coûte que coûte. Malheureusement, il perdit connaissance alors qu'il roulait encore à une allure heureusement réduite. Sa Spitfire fit mine de rentrer aux stands et balaya tout ce qui se trouvait sur la piste à cet endroit. Par miracle, personne ne trouva sur son passage. Continuant tout droit, la voiture alla s'écraser sur le mur du goulet, entre la courbe de la passerelle et l'échappatoire. Les nouvelles les plus alarmantes circulèrent, mais fort heureusement, les médecins s'aperçurent rapidement que l'inconscience du blessé était due non à la gravite de ses blessures, mais bien à cette intoxication. Marnat s'en tirera avec cinq côtes et le poignet cassés. Il peut se vanter de revenir de loin. Reconstruite, modifiée et allégée de 50 kilos, ADU3B sera de nouveau alignée au Mans en 1965 où elle terminera à une brillante quatorzième place.
La Triumph Spitfire Ocar OCA48
Ocar reproduit aussi bien des modèles épuisés chez le fabricant d'origine que des modèles originaux comme la Triumph Spitfire. Le kit est livré avec vitrage, cockpit thermoformés, pièces résine, décalques et photo-découpes. Le moulage est correctement réalisé mais coulé dans une résine très épaisse. Un travail d'affinage et de ponçage est nécessaire pour obtenir une finition correcte et pour permettre aux roues de tourner librement. Toutes les pièces ne sont cependant pas fournies telles que sur cette Triumph Spitfire, les phares additionnels et l'essuie-glace.
La planche de décalcomanies d'excellente qualité permet de reproduire les versions du Mans 1964 ou 1965. Les roues de belle facture ne sont malheureusement pas conformes au modèle réel et remplacées par celles d'une Ford Cortina de chez Revell. Sur la piste, le châssis Slot Classic permet de faire rouler correctement la voiture à condition d'avoir effectué un bon rodage de la transmission et d'équiper les roues de pneus efficaces.
Les pneus d'un diamètre très réduit diminuent la garde au sol et si la piste n'est pas parfaitement plane, le châssis racle le sol. La lourde carrosserie en résine relève le centre de gravité et il faut compenser par un lest pour équilibrer la voiture. L'intérêt de cette voiture réside plus dans l'originalité du modèle que dans ses performances.