Pour la saison 1964 et pour tenter de résister aux prototypes à moteur arrière avec une Maserati 151 déjà vieillissante, le Colonel Simone n'a donc d'autre choix que de miser sur la puissance et l'aérodynamisme. Il renvoie la 151 à l’usine pour des améliorations aérodynamiques. Elle en ressort avec une nouvelle carrosserie à la ligne originale et spectaculaire taillée par le ciseau de Mario Allegretti, un châssis allongé (l’empattement passe de 2300 mm à 2400 mm), un berceau avant permettant d’implanter le groupe motopropulseur plus bas, et un moteur dopé par Alfieri d'une vingtaine de chevaux.
Lorsque la 151/3 (nouvelle appellation) apparait aux essais préliminaires, les spécialistes sont estomaqués devant l'audace des formes adoptées. Le "Monstre", ("Il Mostro"), fait encore plus de bruit avec ses échappements longs dépourvus de chicane. Évidemment, certains esprits chagrins descendent en flammes la nouveauté, mais peu importe, cette fois John Simone semble sûr de son coup.
Pour la course, La voiture est confiée à un équipage expérimenté : André Simon et Maurice Trintignant. Malheureusement les pépins allaient s'accumuler. D'abord le 21 mai soit un mois avant les 24 Heures du Mans, la 151/3 était sérieusement accidentée au cours d'un test à Monza ce qui valait à André Simon un séjour à l'hôpital. Puis les séances d'essais avant la course se transformaient en parties de mécanique. Le samedi, tout semblait être résolu mais la Maserati n'est qualifiée qu'en 15ème position avec un temps de 3'59"5, soit 3 secondes de plus que l'année précédente.
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Après un départ calamiteux, le moteur refusant de monter en régime, la 151/3 s'arrête à la fin du premier tour. Le temps de trouver un morceau de caoutchouc mousse qui bloquait l'accélérateur, deux minutes sont perdues. Nullement découragé, Trintignant attaque et deux heures plus tard la Maserati figure en 10ème position. Tout aussi déchaîné, André Simon, pourtant convalescent, poursuivait la chevauchée, applaudi par la multitude de supporters enthousiasmés par la remontée de cette étonnante voiture. Les trois Ford GT40 lâchant prise l'une après l'autre et les rangs de Ferrari, la rivale de toujours, s'éclaircissant, à 21 heures, Trintignant passe en 3ème position derrière deux Ferrari.
On est proche de l'euphorie mais la guigne n'a pas déserté le camp de Maserati France et elle se manifeste bientôt sous la forme d'ennuis de freins et d'alternateur. Rien ne va plus et la grosse berlinette plonge au classement pour abandonner peu après minuit. Manifestement, à Modène, la préparation de la 151/3 n'était pas une priorité. Surprenant, car même s'il s'agissait d'un engagement privé, Maserati ayant abandonné toute ambition sportive, la voiture de l'importateur français était la seule représentante de la marque dans les grandes épreuves internationales.
La Maserati 151/3 A2M C167
Le fabricant espagnol A2M a réalisé la Maserati 151/3 en résine peut-être à partir d'un kit Hawk (bien que les proportions de celui ci soient plus petites). Le moulage est assez grossier, et il faut un gros travail pour obtenir un résultat acceptable. Voici les principaux travaux à réaliser : rebouchage de toutes les bulles d'air dans la résine, découpe des phares et des projecteurs additionnels, perçage des orifices dans les bas de caisse et des passages des échappements, découpe de la vitre arrière verticale, découpe de la prise de refroidissement sur le capot avant, et pour finir, ajout du montant vertical sur les fenêtres latérales.
L'habitacle thermoformé étant fantaisiste et inadapté, il est nécessaire d'en réaliser un sur mesure et d'y ajouter un pilote et son volant. Le kit livré sans décoration, la planche de décalcomanies sera fournie par Le Mans Decals.
La carrosserie est fixée sur le traditionnel châssis Slot Classic. Pour plus de réalisme, des roues à rayons en aluminium et des pneus sculptés de chez BRM ont été montées. Sur la piste, le voiture est équilibrée et roule plutôt bien pour un modèle en résine.