La Ford GT40 1040 est l'une des six Mk1 d'usine construite spécifiquement pour les courses d'endurance. Livrée à Scuderia Filipinetti le 28 février 1966, elle est immédiatement testée sur le circuit de Goodwood. Peinte en “Signal Red”, soit rouge avec une bande blanche, les couleurs de la Suisse, elle sera exposée au Salon de l'Auto de Genève 1966.
Pour les 24 heures du Mans, elle est managée par Nello Ugolini et suivie techniquement par Phil Henny (Franco Sbarro ayant en charge les Ferrari de la Scuderia Filipinetti), la plus légère des GT40 fut aussi la plus endurante. Confiée au Suisse Dieter Spoerry et à l'anglais Peter Sutcliffe, elle est qualifiée en 19ème position avec un temps de 3'47"6.
Après un excellent départ, une très longue nuit et 17 heures de course, la GT40 rouge pointe en 5ème place au classement général et à la première en catégorie GT. A 8h15 dimanche matin, Dieter Spoerry s'arrête au stand pour un ravitaillement complet: essence, pneumatiques, contrôle des niveaux... Quatre minutes plus tard, Peter Sutclife reprend le volant de la GT40, quitte la ligne droite des stands en pleine accélération, passant graduellement ses vitesses jusqu'à 5800 tours en quatrième. A près de 200 km/h, atteignant son point de freinage pour négocier le fameux virage du Tertre Rouge, il appuie sur la pédale de freins et la voiture, brusquement, vire à gauche et percute le talus à vive allure. En sortant indemne de l'épave, Peter Sutclife comprend immédiatement la raison de son accident en voyant la trappe du réservoir d'essence grande ouverte. L'essence s'est répandue sur les pneus au moment du freinage entrainant une perte d’adhérence et la sortie de route de la voiture.
A lire aussi | Ford GT40 #59 ‣1966
Dans son livre "Appelle moi Carroll", Phil Henny, le chef mécanicien de la voiture raconte: "Nous ne saurons probablement jamais ce qui s'est passé, mais il semble que la personne chargée de plomber le réservoir ait pu, par maladresse, faire pression sur le bouchon, et de ce fait, le rouvrir. Quelques années plus tard, Claude Sage nous apprit que la personne chargée du plombage de notre réservoir aurait été sous l'influence de l'alcool ! Un examen approfondi de la GT 40 par F.A.V., plus tard en Angleterre, prouva que la voiture était en parfait état mécanique, et aurait certainement terminé la course ! Nous n'avons pas ramené de laurier en Suisse, mais notre effort du Mans en 1966 fut une magnifique expérience pour nous tous. C'était malheureusement la fin d'un beau rêve".
Train arrière-gauche arraché la GT40 resta le long des fascines. La voiture avait été simplement poussée sur le côté de la piste pour laisser assez de passage aux autres voitures qui finirent la course. La voiture reconstruite chez Ford Advanced Vehicles, participera brillamment aux essais d'avril des 24 heures du Mans 1967 en signant le septième temps absolu mais sera à nouveau accidentée. Réparée, elle participe quelques jours plus tard aux 1000 km de Monza. Malheureusement, la belle GT40 rouge va prendre feu durant la course mettant un terme définitif à sa carrière en course.
La Ford GT40 Scalextric C3630
Apparue au catalogue 2003, Scalextric remet la GT40 à son catalogue. Abandonnée au début des années 70, cette nouvelle mouture déclinée dans les versions des 24 heures du Mans 1966, 1967, 1968 et 1969 est fabriquée sur les standards des miniatures statiques. La voiture est parfaite à tous points de vue ; peinture, décoration, accessoires, roues... Le moteur transversal dégage l'habitacle et permet de reproduite l'intérieur de façon très détaillée. Un petit manque cependant, la barre transversale devant le radiateur avant n'est pas présente.
Le moteur transversal présente l'avantage de dégager l'habitacle mais l'inconvénient de délester l'avant et il est nécessaire de placer un lest à l'avant pour équilibrer les masses et obtenir un comportement parfait sur la piste. Une fois l'aimant retiré, la GT40 tourne en souplesse sur la piste et c'est un régal de voir évoluer cette légende de la course automobile.