Le duel Ford-Ferrari va faire rage... Général Motors qui soutient officieusement Chaparral va se joindre modestement aux débats avec la Chevrolet Corvette. Ce n'est pas l'année des GT car dans cette catégorie on ne trouve que sept concurrents : quatre Porsche 911, la Ferrari 275GTB Filipinetti, la Ford Mustang de Claude Dubois et la Corvette. La Stingray est engagée par Chevrolet Dana Inc, un important concessionnaire de Los Angeles. Elle est patronnée par Botany 500, un gros fabriquant américain de confection pour hommes. Elle va porter le numéro 9, tandis que les Chaparral ont le 7 et le 8. Général Motors est bien là mais masquée par ses bons clients. Cependant, l'ambition est timide face au concurrent Ford.
Cette Corvette est un modèle Stingray 1967 équipée du 427ci (7 litres) à carburateur donné pour 450 chevaux. A la pesée, elle se révélera être la plus lourde des 54 engagées avec 1 481kg, soit 276 de plus que la 275GTB, malgré la suppression des pare-chocs. Il est vrai qu'elle est quasiment de série avec pour toute préparation des roues en alliage et un goulot de remplissage rapide du réservoir. Une vraie GT qui a même conservé ses tapis de sol et ses garnitures en skaï. Mieux, pour la course, les pare-chocs reprendront leur place. Du coté des pilotes, il y a l'expérimenté Bob Bondurant qui est passé à l'ennemi après avoir fait triompher la Cobra en 1964 en catégorie GT. Son coéquipier est Dick Guldstrand qui sera surnommé plus tard "uncle of Corvette". En fait, l'homme découvre le Mans, mais il a l'expérience des Corvette qu'il pilote exclusivement depuis 1956.
Aux essais, la lourde GT fait parler la poudre avec un temps de 3'56"0 (202,321 km/h) qui met la Ferrari à 14". La Corvette est chronométrée à 275 km/h sur les Hunaudières. Elle obtient la pôle position des GT et se retrouve 31ème sur la grille de départ.
En course, elle mène la catégorie GT en distançant largement la Ferrari sa concurrente la plus sérieuse. Mais à 5h40 du matin, après 167 tours couverts, le gros V8 rend l'âme à l'approche d'Arnage avec Gulstrand au volant. Elle restera sur le bord de la piste jusqu'à la fin de la course, juste derrière la Ford Mk2 B n°57 de Bucknum/Hawkins.
Lors de la préparation du moteur, Chevrolet avait exigé que les pistons et leurs axes restent d'origine. Un de ceux-ci a cassé, la bielle ainsi libérée a détruit la moitié du V8. Plein d'humour, Dick raconte : "J'ai ouvert le capot et j'ai vu le sol au travers du moteur. Je me suis dit que ça n'allait pas être coton pour réparer !"
La Chevrolet Corvette Stingray 427 Carrera 20025429
Pour reproduire la version du Mans 1967 à partir de la miniature de Carrera, le plus gros travail réside dans la fabrication des phares. Il faut couper l'épais plastique, réaliser les embases, coller des pastilles reproduisant les phares et découper les plexiglas dans du rhodoïd transparent. Les roues d'origine ont été remplacées par des jantes repro d'ancienne Cobra Scalextric dont l'aspect est très proche des roues en alliage qui équipaient la voiture pour la course. La peinture en deux tons est réalisée par un masquage facile puisqu'il est aligné sur les arrêtes des ailes avant et arrière. Les décalques sont fournis par Pattos, y compris les bandes rouges du capot et du pavillon.
Sur la piste, le comportement de la Corvette est catastrophique. Les voies étroites et le châssis ultra-rigide font que la voiture passe immédiatement sur le toit dès qu'une courbe est abordée un peu vite. En ligne droite, à pleine vitesse l'arrière tressaute de manière incontrôlable. Le seul moyen de garder la voiture sur la route est donc de laisser l'aimant en place éliminant du même coup tout le plaisir du pilotage.
La Chevrolet Corvette Stingray Carrera
Dans la série des ses Muscle Cars américaines, Carrera met à son catalogue la mythique Chevrolet Corvette Stingray dans sa version 1967. Malheureusement, contrairement aux Mustang, Camaro, Pontiac et autres Plymouth plutôt réussies, la Corvette est traitée comme un jouet de bazar. La gravure est grossière, la peinture absente (le plastique est simplement verni), la décoration indigente, les chromes médiocres. Dommage, la sculpturale Stingray méritait mieux.