Pour 1964, l'usine Rootes en Angleterre décide de préparer deux Sunbeam Tiger pour les 24 Heures du Mans. Les Sunbeam Alpine sont présentes au Mans depuis 1961 et ont même remporté l'indice de performance cette même année. En 1962 et 1963, avec des modèles très proches de la série, les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances. Purs prototypes (un mulet plus deux modèles destinés à l'épreuve), les voitures de 1964 sont développées spécifiquement pour cette course d'endurance. La carrosserie "coupé spécial" réalisée chez Lister est entièrement formée en panneaux d'aluminium, les vitres latérales et le pare-brise sont en Perspex. Le capot, maintenu simplement par deux attaches rapides, comprend une prise d'air et un déflecteur situé côté conducteur destiné à protéger ce dernier des éventuelles projections.
Le V8 utilisé sur ces Tiger n'est autre que le 260 c.i. (4,2 litres) utilisé sur les Ford Fairlane. La principale différence réside dans la préparation effectuée par Caroll Shelby qui porte la puissance de l'engin à 275 ch, ce qui compte tenu de son poids (moins d'une tonne) est pour le moins prometteur.Confiée au belge Claude Dubois et à l'anglais Keith Ballisat, la Tiger est qualifiée seulement en 34ème position au milieu du peloton des petites cylindrées.
Équipée d'un moteur neuf pour la course, la voiture ne parvient pas à remonter au classement. Bien plus lente que les Cobra ou les Jaguar qui courent dans la même classe, la Tiger penne à atteindre les 240 Km/h dans la ligne droite. Les problèmes de moteur entrevus aux essais vont à nouveau survenir en course. Ballisat ayant pris le départ, il s'arrête après une heure et demi pour passer le volant à Dubois. Ils sont 27ème. Le moteur est déjà très chaud.
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Dubois repart et raconte : " La Sunbeam n'était pas une mauvaise voiture et tenait bien la route. Les protos du Mans construits chez Lister étaient très aboutis. Nous tournions en 4'07" aux essais, soit des temps très proches des Ferrari GTO. Pour rester proche des voitures commercialisées, Rootes avait tenu à utiliser des moteurs de 4,2l, alors que des 4,7l étaient disponibles. Mais les 4,2l fournis par Shelby ne tenaient pas, alors que la Cobra Daytona avec un 4,7l bien préparé terminait 4ème au général.
En course, au bout de deux heures, j'ai fait 2 ou 3 tours avec le thermomètre dans le rouge. Je me suis arrêté au stand mais on m'a renvoyé en piste et évidemment quelques tours plus tard, un piston a rendu l'âme alors que je passais devant les stands pour amorcer à fond la courbe Dunlop. Dans la voiture, il y avait plein de fumée, des vapeur d'huile et des gaz d'échappement. Je commençais à avoir du mal à respirer. Je me suis arrêté dans le premier gauche des Esses du Tertre Rouge et je suis sorti à toute vitesse de la voiture, le moteur tournait encore malgré que l'allumage soit coupé comme un diesel.
Ça a fait une énorme fumée blanche. On y voyait plus rien. J'ai entendu un spectateur dire "y a le pilote qui brûle, vient voir", je lui ai répondu "abruti !!!". Le moteur tournait encore, je suis retourné dans la voiture, j'ai mis une vitesse et j'ai lâché l'embrayage ça a finalement tué le moteur ". L'énorme nuage de fumée blanche qui enveloppe les Esses fait alors croire à un incendie. Ce fut la seule course disputée par l'équipe d'usine, et la dernière apparition d'une Sunbeam au Mans.
La Sunbeam Tiger Ocar OCA60
Ocar reproduit des modèles épuisés chez le fabricant d'origine et des modèles originaux comme la Sunbeam Tiger. Ils sont prévus pour se monter sur les châssis Slot Classic. Le kit est livré avec vitrage, cockpit thermoformés, pièces résine, décalques et photo-découpes. Le moulage est correctement réalisé mais coulé dans une résine très épaisse.
Un travail d'affinage et de ponçage est nécessaire pour obtenir une finition correcte et pour permettre aux roues de tourner librement. Toutes les pièces ne sont également pas fournies telles que sur cette Sunbeam Tiger, les échappements et l'essuie-glace. La planche de décalcomanies d'excellente qualité est malheureusement incomplète et il faut compléter par les drapeaux anglais et les pastilles jaunes indicatrices de la matière de la carrosserie (jaune = aluminium). Les roues de belle facture ne sont pas non plus conformes au modèle réel.
Sur la piste, le châssis Slot Classic permet de faire rouler correctement la voiture à condition d'avoir effectué un bon rodage de la transmission et d'équiper les roues de pneus efficaces. La lourde carrosserie en résine relève le centre de gravité et il faut compenser par un lest pour équilibrer la voiture. L'intérêt de cette voiture réside plus dans l'originalité du modèle que dans ses performances.