Quinze Ferrari au départ
Disputée sous une chaleur suffocante devant une foule de plus de deux cent cinquante mille spectateurs, la course, un instant menacée par la décision de la C.S.I. de réserver le championnat du monde des marques aux GT au détriment des « sport », constitue finalement le prolongement du match entamé un an plus tôt, les organisateurs ayant opportunément créé une catégorie "expérimentale".

Phil Hill devant sa Ferrari 330 TRI/LM Experimentale
Ferrari, fort de quinze voitures, grandissime favori, est opposé à une nouvelle Aston Martin P212 officielle de 4 000 cm3, épaulée par les coupés DB4 Zagato engagés en GT, et à trois Maserati Tipo 151 à moteur 4 000 cm3, engagées par Briggs Cunningham et Maserati-France. Désireux de multiplier ses chances, Ferrari aligne deux voitures à moteur avant de 4 000 cm3, un spyder 330 LM et un coupé 330 GT, flanquées de deux spyders, à moteur arrière, un 268 SP de 2 000 cm3 et un 246 SP de 2 400cm3.
A cette armada s'ajoutent à titre privé trois 250 TR, un coupé curieusement carrossé engagé par la SSS Venezia et huit nouvelles GTO, modèles remplaçant les 250 GT en Grand Tourisme.
Deux gamins mexicains font le spectacle
Dès le départ, il est évident que ni Aston Martin ni Maserati ne sont de taille à résister au raz-de-marée Ferrari, et c'est la suite du duel entamé un an plus tôt, opposant Olivier Gendebien / Phil Hill, sur la 330 LM, et Pedro Rodriguez / Ricardo Rodriguez, sur la 246 SP, qui passionne le public. En dépit de la moindre puissance de leur voiture, les jeunes héros mexicains font pratiquement jeu égal avec leurs prestigieux adversaires et parviennent à occuper à plusieurs reprises le commandement. Lorsqu'ils abandonnent à la quinzième heure, transmission hors d'usage, la déception des spectateurs est grande et l'équipage Gendebien / Hill n 'a plus qu 'à se diriger tranquillement vers ce qui constitue sa troisième victoire commune.
La concurrence out !

L'équipe Maserati reprend la route vers Modène
L'Aston Martin P212 a rapidement abandonné, imitée peu après par les DB4 GT, et les Maserati, plus menaçantes, ont été accablées d'ennuis divers : Thompson / W. Kimberley sont sortis de la route, Walt Hansgen / Bruce-McLaren ont été stoppés par leur moteur et Maurice Trintignant / Lucien Bianchi ont été arrêtés par leur stand, une usure trop rapide de leurs pneumatiques arrières, causée par une malfaçon dans les suspensions ou le pont, rendant la poursuite de la course trop dangereuse.
Ferrari gagne aussi en GT
Porsche, qui n 'avait engagé que trois modestes 1600 GS inscrites en GT, fut plus effacé qu 'à l'accoutumée, et ce sont deux Ferrari GTO et deux Jaguar E, dont une pilotée par Briggs Cunningham / Roy Salvadori, qui s'attribuent les places d'honneur. Une Lotus Elite, pilotée par David Hobbs-Frank Gardner, s'octroie la première place à l'indice au rendement énergétique et une Panhard-CD à moteur 702 cm3, créée par Charles Deutsch, remporte l'indice de performances devant une René Bonnet spyder à moteur Renault 706 cm3. Les deux anciens associés de DB sont désormais adversaires.

Les sept Ferrari GTO des 24 heures du Mans 1962 par Fly et Scalextric