C'est la Porsche 917 qui offre à Porsche son premier succès au 24 heures du Mans en 1970. L'équipe Porsche Salzburg basée en Autriche qui engage la voiture, est née en 1970 à l'initiative de Ferdinand Piëch, qui a convaincu sa mère Louise, soeur de Ferry Porsche, de financer une écurie de course bénéficiant du statut d'écurie semi-officielle.
La Porsche 917 rouge à flammes blanches débute sa carrière par une deuxième place sous le déluge à Brands Hatch grâce entre autres aux talents de rallyman de Vic Elford. Toujours dans sa robe blanche, elle étrenne en course un moteur de 4,9 litres à Monza, mais elle est accidentée. Dotée d'une nouvelle carrosserie rouge à filets blancs, elle est confiée au Mans à Hans Herrmann et Richard Attwood. Très désireux de gagner Le Mans après être passé si près en 1969, Porsche a voulu jouer la sécurité. L'équipe a opté pour la queue courte et pour le moteur 4,5 litres. Hélas, celui-ci manque de couple par rapport au 4,9 litres et comme il n'est pas question d'utiliser la première vitesse pour ne pas "stresser" la transmission, la 917 a quelques difficultés à s'extraire des virages serrés. 15ème sur la grille avec un temps de 3'32''6 à plus de 22'' de la pôle position de Vic Elford, la n°23 est la dernière des 917, étant même précédée par la Matra 650 de Brabham.
Richard Attwood raconta des années plus tard : "On pourrait penser que nous avions, cette année-là, touché la bonne auto, Hans et moi. Mais, en fait, c'était la mauvaise, car la plus lente". Le moral n'est donc pas au beau fixe avant la course, qu'Attwood entame prudemment. 12ème au premier tour, il pointe 9ème à la première heure. Livrant bataille à la Porsche 917 n°3 "longue queue" de Larrousse/Kauhsen, la n° 23 navigue entre la 4ème et la 7ème place avant d'atteindre le 3ème rang à minuit. Trois heures plus tard elle hérite du commandement suite aux abandons de la Ferrari de lckx et de la Porsche de Siffert.
La rouge et blanche ne rencontre aucun problème, hormis un allumage mouillé qui nécessite de garder le moteur dans les tours. Ceci vaudra à Attwood d'effectuer un surrégime sans conséquence, à la suite d'un gros travers aux Esses du Tertre Rouge. La pluie se révèle pourtant une précieuse alliée pour Herrmann et Attwood, en leur permettant de creuser l'écart sur les deux 917 "longue queue". L’abandon d'Elford assure la victoire de la n°23 et c'est à Herrmann que revient l'honneur de franchir la ligne d’arrivée. Quant à Attwood, il était tellement épuisé qu'il s'endormira lors du banquet célébrant la victoire !
Le pilote britannique conclura : "Par chance la 917 longue queue était un truc de dingue à conduire et son avantage en vitesse de pointe sous la pluie devenait inutile. Dans ces conditions, notre 917 courte était bien plus facile. En fait, même l'importance de la première victoire de Porsche au Mans m'a un peu échappé sur l'instant. Je ne l'ai saisie qu'après. J'étais juste content de sortir de l'auto et d'aller me coucher!".
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Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que Hans Hermann ne termine pas la course, et ne termine pas vivant tout court. Au milieu de la nuit, sous le déluge, sa 917 se déroba dans la courbe Dunlop. Après quelques 360° ou il vit plusieurs fois le rail passer devant lui, la 917 se rétablit miraculeusement dans l’axe, et Hermann reprit sa course, non sans jurer que, s’il réchappait de ces 24 heures, il raccrocherait définitivement. Ce qu’il fit après avoir gagné et pris une belle revanche sur l’année passée ou la victoire lui avait échappé de … 40 mètres.
La Porsche 917 Fly C53
Fly décline sa Porsche 917 dans cette version courte n°23. La forme de la voiture est correctement reproduite, on peut reprocher un avant un peu trop "carré" et des blocs optiques trop allongés. La décoration est très fidèle et la finition irréprochable. Le moteur transversal dégageant l'intérieur permet un aménagement complet avec son pilote, son tableau de bord et même l'extincteur. Un reproche cependant, le capotage du moteur est noir alors qu'il est en réalité peint de la même couleur que la voiture.
Une fois l'aimant retiré, le moteur transversal présente l'inconvénient de délester l'avant et il est nécessaire de placer un lest derrière les roues avant pour équilibrer les masses et obtenir un bon comportement. Sur la piste la Porsche est à la peine. Les pneus frottent un peu partout, et ce n'est qu'après une bonne préparation que la voiture pourra vraiment être digne de son glorieux modèle.
NSR, la marque italienne constructeur de voitures de slot à hautes performances a reproduit la Porsche 917 dans sa livrée rouge et blanche numéro 23 des 24 heures du Mans 1970. La carrosserie est bien reproduite, la décoration simplifiée, et le châssis surbaissé ne pénalise pas trop l'aspect de la miniature. Cette voiture trouve donc parfaitement sa place sur la piste où elle est très efficace.piste où elle est très efficace. En 1970, Scalextric Espagne produit des voitures qui s'éloignent des productions britanniques. Mieux finie, plus réaliste, et plus performante que les miniatures anglaises, la Porsche 917 K est très réussie. Au début des années 90, SCX a remis à son catalogue cette voiture avec une nouvelle décoration malheureusement très incomplète. En 2018, le fabricant allemand Carrera a mis à son catalogue dans la gamme Evolution au 1/32ème cette version numéro 23 de sa Porsche 917. La miniature est d'excellente qualité tant dans sa forme que dans sa décoration. Comme toujours c'est sur la piste que les choses se gâtent. La présence de l'aimant est malheureusement nécessaire si l'on veut faire rouler correctement la voiture.Trois autres reproductions