La Ligier JS3 est la troisième du nom dans la saga des Ligier d’endurance. Le programme entamé avec la JS1 se poursuit en 1971 avec l’ambitieuse barquette JS3. Si les JS1 et JS2 furent des voitures conçues avant tout pour la route, la JS3 est un modèle unique spécialement développé pour une course : les 24 Heures du Mans.
La barquette est dessinée à la fin de l’année 1970 par Michel Tetu. Elle va reposer sur le principe "Ligier" : un châssis constitué d'une mousse de Klegecel prise en sandwich entre deux tôles d'aluminium, une technique déjà utilisée sur la JS1, sur lequel est posé une carrosserie inspirée des meilleures barquettes du moment. Le moteur est le 3 litres Ford Cosworth DFV de formule 1 qui développe 450 ch. Il est couplé avec une boîte Hewland à 5 vitesses. La barquette comporte des portes, obligatoires. Néanmoins la chasse aux kilos a opéré et la porte ne pèse qu’un seul kilo. La voiture complète pèse 620 kg.
La JS3 est présentée le 15 mars 1971 dans les ateliers de Ligier à Vichy. Elle est peinte en jaune et vert, les couleurs du principal sponsor le pétrolier BP. Les débuts interviennent un mois plus tard, pour la journée d’essais des 24 Heures du Mans. En tête dans la catégorie 3 litres, la JS3 termine à une très encourageante 7ème place. Guy Ligier décroche ainsi une place pour les 24 Heures du Mans, et qualifie pour la première fois une voiture à moteur Cosworth DVF dans la grande épreuve Sarthoise.
Pour les 24 heures, Guy Ligier fait équipe avec Patrick Depailler. La voiture est équipée de phares et d'un capot arrière long prolongé d'une mince lame aérodynamique. Un V8 tout neuf est livré la veille du pesage et les mécaniciens doivent réaliser des prodiges pour présenter la voiture à l'heure. Avec un temps de 3’39’’8, la JS3 est qualifiée à la 17ème place mais à plus de 26 secondes de la Porsche 917 de tête.
Le début de course se déroule parfaitement et la numéro 24 pointe en 10ème position à la 6ème heure. Au début de la nuit lors d'un arrêt de routine, Patrick Depailler se plaint d'un comportement anormal de la voiture. Une inspection révèle qu'une attache de suspension sur la traverse qui passe sous la boîte de vitesses est en train de se briser. La réparation prend presque 90 minutes et la barquette jaune repart à la 27ème place.
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Les pilotes effectuent alors une remontée spectaculaire qui les porte à la 5ème place à 10 heures du matin, et après l'abandon de la Matra, à la tête du classement prototypes. Malheureusement, la boîte de vitesse donne des signes de faiblesses et contraint les pilotes à s'arrêter. La boîte est démontée et tous les éléments sont déposés sur une bâche devant les stands tandis que Guy Ligier lance un appel sur le système de sonorisation pour trouver des pièces détachées Hewland. John Wyer répond à l'appel, mais les boîtes des Porsche étant d'un modèle différent, les mécaniciens devront meuler un roulement pour qu'il s'adapte. Ils remonteront finalement la boîte de vitesses, mais plus de trois heures seront perdues.
Tenant à tout prix à passer le drapeau à damier, Guy Ligier repart à la 14ème place sous les applaudissements du public qui soutient la dernière voiture française encore en course. Il franchira la ligne d'arrivée mais ne sera pas classé pour distance parcourue insuffisante. Malgré tout son potentiel, la JS3 ne retrouvera jamais la piste. L’accord signé avec Citroën (devenu propriétaire de Maserati) ne permettant plus à une Ligier d'être motorisée par Ford.
La Ligier JS3 PSK CB005
Depuis 2003, Proto Slot Kit (PSK) propose des kits et des transkits de très haute qualité pour les collectionneurs. La Ligier JS3 est mise au catalogue en 2004 et fera l'objet d'une réédition en 2008. La voiture est livrée prête à rouler montée sur un châssis de Porsche 917/10 de chez Fly qui fourni également ses roues et le treillis arrière.
Comme de coutume, les modèles PSK sont des références dans le domaine des kits artisanaux en résine pour le slot-racing. La Ligier ne fait pas exception à cette règle. Deux points sont pourtant à corriger. Le numéro de course du coté droit identique à celui de gauche sur le modèle réduit doit être déplacé sur un fond blanc en arrière de la portière. Le treillis arrière qui supporte le capot est en réalité très différent sur la Ligier et il faut fabriquer une pièce spécifique. Les photos du coté droit et de l'arrière de la voiture étant très rares, ces erreurs sont certainement involontaires.
Sur la piste, la mécanique Fly permet de rouler très correctement. Le poids raisonnable de la carrosserie équilibre bien la voiture, les pneus ont une accroche agréable et rien ne frotte entre la carrosserie et le châssis. Le moteur se montre correct avec une bonne vitesse de pointe et un bon frein.