La Ferrari 512S 1028 est achetée neuve par le NART et utilisée par Solar Productions pour le film Le Mans. En mars 1971 elle est vendue sans jamais avoir couru au riche américain David Weir, fils d'un magnat de l'acier à Pittsburgh. Sortie d'usine sous forme d'un spyder, la voiture est convertie aux spécifications M au mois de mai, et le moteur, spécialement préparé à l'usine, développe 640 chevaux au banc. Pour les 24 heures du Mans, David Piper dispose d'un engagement mais renonce à aligner sa Porsche 917. Il passe un accord avec David Weir, commanditaire de l’équipe de course de voitures de course Ecurie Evergreen d’Alain de Cadenet, pour présenter la Ferrari au départ.
Épaulé par le talentueux Chris Craft comme co-pilote et Keith Greene comme manager, David Weir découvre le Mans au volant de sa 512 personnelle. Malgré des problèmes d'embrayage et de boîte aux essais, la numéro 16 se qualifie brillamment en 9ème position avec un temps de 3'21"3 à moins de 3 secondes de la meilleure 512.
Malheureusement sur la grille de départ le moteur reste muet. Un coup de tournevis sur le clapet de la soupape de décharge de la pompe à essence règle le problème, mais quand le moteur démarre enfin pour le tour de lancement, le peloton est déjà loin. Après ce départ raté, Craft va remonter en une heure jusqu'à la 13ème place. La pompe à essence refaisant des siennes, la Ferrari chute à la 44ème place à la 3ème heure.
Tournant très régulièrement, la numéro 16 rejoint le top 10 à la 9ème heure, puis le le top 5 à la 14ème heure avant que l'abandon de la Matra ne lui fasse gagner encore une place. Des soucis d’échappement, un pare brise fêlé menaçant d'éclater à chaque instant et un changement d'embrayage vont faire perdre plus d'une heure à la Ferrari. La boîte de vitesses avec seulement le deuxième et cinquième rapport en service en fin de course, n’empêchera pas les rookies de conserver leur 4ème place.
Un superbe résultat pour David Weir à qui Keith Greene avait imposé une sérieuse mise en condition physique avant la course pour tenter de faire oublier son train de vie digne d'une rock star.
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Dans ses mémoires, Chris Craft raconte : "Alain de Cadenet m'a engagé en 1971 au Mans sur une 512M qui était un camion avec une direction très lourde mais j'ai roulé à plus de 370 km/h sur la ligne droite de Mulsanne une fois le moteur débridé. Nous avions à peu près 560 ch. Conduire avec le propriétaire de la voiture, David Weir, un riche play-boy américain qui a écrit pour Road & Track, ne m'enthousiasmait pas du tout. David était un fêtard et un conducteur erratique, mais Le Mans était son rêve. Nous l'avons conduit au gymnase de Dave Prowse dans l'East End. Nous l'avons remis en forme. Weir a bien conduit et la voiture était fantastique. Gardez à l'esprit que nous étions une équipe privée sans potentiel contre des usines et des équipes de semi-officielles très bien financées."
La Ferrari 512M Spirit S100208
La Ferrari 512M numéro 16 n'a été disponible que dans le coffret S100208 accompagnée de la numéro 12, qui elle a été vendue séparément. C'est donc la plus rare et la plus recherchée de toutes les Ferrari 512 de Spirit. Elle présente néanmoins les mêmes défauts que toutes les autres versions. La peinture de très bonne qualité, mais la forme générale donne l'impression d'une voiture trop courte. L'intérieur est bien détaillé, les sièges et le tableau de bord sont complets, dommage que le casque du pilote manque de finesse.
A la sortie de boîte, lorsque l'on pose la 512 sur la piste, elle ne roule quasiment pas. Les pneus arrière trop gros frottent sur l'axe du moteur et ceux de l'avant buttent contre la carrosserie. Une fois équipée de pneus plus adaptés la Ferrari peut rivaliser avec les Ferrari 512S de chez Fly. Néanmoins, il faut faire très attention aux ailerons arrière qui se détachent au premier choc.