Baptisée 908/02, la version spyder de la Porsche 908 débute à Sebring en mars 1969. Elle est d'emblée appréciée par les pilotes pour son agilité mais son aérodynamique ne satisfait pas les ingénieurs de Porsche. Début juin, pour les 1000 km du Nürburgring, Porsche aligne une nouvelle version "Flunder" (la sole), plus plate et qui génère 20% de trainée en moins. 10 km/h sont gagnés en vitesse de pointe mais au détriment des appuis, ce qui vaudra à Jo Siffert et à Vic Elford des décollages inquiétants.
Pour les 24 heures du Mans, une version longue queue est construite avec des spoilers ajoutés à l'avant pour combattre la tendance au décollage. C'est encore 10 km/h de gagnés et les performances sont désormais égales à celles des versions fermées pour un poids inférieur. Aux essais, plusieurs pilotes testent la voiture et c'est finalement le duo Joseph Siffert / Brian Redman qui pilotera la 908 pour la course. L'équipage a préféré la légère 908 numéro 20 à la 917 numéro 15 qui finalement ne prendra pas le départ.
Qualifiée en 3ème position avec un temps de 3'29"9, Jo Siffert prend le départ en sautant très élégamment dans le baquet de la Porsche. Profitant des petits soucis des 917, la numéro 20 va occuper brièvement la première place. A la fin de la première heure Siffert est retombé à la 3ème place, mais retrouve la tête grâce à la sobriété de la 908. Après deux heures et demi de course, le léger spyder au nez vert a creusé un écart de 35" sur la meilleure des 917.
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A 17h37, Siffert s'arrête en catastrophe à son stand en difficulté avec sa boîte de vitesses. Les mécaniciens découvrent une canalisation d'huile éclatée et tentent une réparation de fortune. La numéro 20 repart péniblement 13 minutes plus tard, mais après s'être arrêté sur le circuit, Siffert repartira au ralenti pour rejoindre son stand et abandonner.
La Porsche 908/02 "Flunder" Fly C47
Fly décline sa Porsche 908 dans cette version "Flunder" longue n°20. La voiture est particulièrement réussie, sans doute le meilleur moule de Fly avec la Ferrari 512. La décoration est fidèle et la finition irréprochable. Seuls les petites moustaches sur les ailes avant ne sont pas reproduites, et les numéros sur les portières sont trop petits. Le moteur transversal dégageant l'intérieur permet un aménagement complet avec son pilote et le casque de Jo Siffert aux couleurs de la Suisse.
Une fois l'aimant retiré, le moteur transversal présente l'inconvénient de délester l'avant et il est nécessaire de placer un lest pour équilibrer les masses et obtenir un bon comportement. Sur la piste la Porsche est particulièrement efficace et son allure très réaliste, mais attention aux fragiles ailerons et au rétroviseur.