La Mirage M1 sera créée à l'issue de sa première victoire de Ford en championnat du monde, quand le constructeur américain décida de mettre un terme à l'opération GT40, les 50 exemplaires nécessaires à l'homologation ayant été vendus. John Wyer, qui dirigeait depuis 1964 la Ford Advanced Vehicles (F.A.V.) de Slough, où étaient produites les Ford GT 40, obtint la cession de ses installations lorsque la firme américaine décida l'arrêt de la production. Wyer continua de construire les GT 40 destinées aux écuries et aux pilotes privés. Il fut rejoint par deux associés, John Willment, directeur d'une écurie, et Grady Davis, vice-président de Gulf, qui accorda une aide financière en échange de la modification du nom de la marque, qui devint « Gulf-Mirage ».
De cette association naquit la John Wyer Automotive Engineering Limited, qui, parallèlement à l'activité sportive, envisageait aussi la construction d'un nouveau prototype. Léon Bailey, qui avait déjà travaillé à la F.A.V., collabora à la mise au point de celui-ci. Mais au lieu de réaliser un nouveau modèle, il préféra améliorer la GT 40, qui avait déjà fait ses preuves dans les courses d'endurance. Les modifications les plus visibles portaient sur le profil de la voiture. La nouvelle carrosserie de la Mirage M1 ne conservait que l'avant de la GT 40, son toit bombé était semblable à celui des Ferrari P4, l'arrière fut redessiné, et, pour améliorer le comportement aérodynamique, toutes les prises d'air saillantes furent éliminées et remplacées par des ouvertures type NACA. Les organes mécaniques furent aussi minutieusement réétudiés. Les suspensions arrière furent modifiées et on monta des propulseurs V8 de 5000 et 5700 cm3 (toujours d'origine Ford), dans les versions mises au point par Holman & Moody, ou des moteurs dotés de culasses Weslake.
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Ainsi équipées, les Mirage pesaient une cinquantaine de kilos de moins que les GT40. Seulement quatre mois après la création de J.W. Automotive Engineering Limited, les Mirage M1 font leurs débuts à Monza en Avril avec des résultats encourageants. Lors de la course suivante, les 6 Heures de Spa, Jacky Ickx et Dick Thompson conduisent à la victoire leur Mirage sous la pluie à plus de 190 km/h de moyenne battant les Ferrari P4.
Pour les 24 heures du Mans, les moteurs 5,7 litres cassèrent leurs pistons de manière tellement inquiétante aux essais que John Wyer décida de faire confiance aux 5 litres nettement moins puissants. Hélas, ce ne sera guère plus brillant. Confiée à Jacky Ickx et Brian Muir, la numéro 15 est qualifiée en 15ème position avec un temps de 3'36"3. Très bien parti, Jacky Ickx ne conservera pas longtemps sa 3ème place, et il n'était plus que 16ème au terme de la première heure lorsque son moteur commença à chauffer. Après un premier arrêt de 12 minutes pour changer une durit, la numéro 15 devra stopper encore une fois pour ravitailler en eau. Peine perdue car Brian Muir rejoindra son stand avec un moteur cassé (rupture de bielle) au cours de la 3ème heure.
La Mirage M1 Scalextric C15
Même voie, même empattement, la tentation est grande de jouer à John Wyer en miniature. Adapter la carrosserie de la vieille Mirage Scalextric sur le châssis de la GT40 Gulf moderne semble possible. Il faut tout d'abord débarrasser la Mirage de tous les plots de fixation de l'ensemble moteur et du guide. La préparation de la carrosserie est assez longue car il subsiste de nombreuses bavures dues au moulage. Pour la GT40, le découpage du châssis est nécessaire pour supprimer les deux bas de caisse solidaires. L'habitacle trop haut doit aussi être découpé et abaissé. Les accessoires comme le bouchon de réservoir, l'essuie-glace, les pots d'échappement sont récupérés pour être montés sur la Mirage. Les décalcomanies sont fournies par Pattos.
Sur la piste la Mirage, basée sur la GT40 Scalextric, se comporte de la manière identique. Le châssis extrêmement rigide et les roues avant sans débattement, font sautiller la voiture au moindre défaut du circuit. Le montage de pneus NSR très souples améliore un peu les choses sans pour autant gommer les imperfections d'une voiture non destinée à la compétition.
Une autre reproduction
Le Mans Miniatures est un constructeur français de miniatures automobiles en kit pour collectionneurs. A coté des modèles statiques de différentes échelles, une gamme de voitures au 1/32ème pour circuits routiers est disponible. Les deux Mirage du Mans 1967 ont été mises au catalogue en décembre 2012. Ces miniatures très détaillées sont montées avec une mécanique Slot.it.
Des Mirage de toutes les couleurs
La Mirage Scalextric a été produite simultanément en France et en Angleterre de 1969 à 1974. La verte et l'orangée sortent de l'usine de Calais, alors que la bleue a été fabriquée à Margate. Les vertes sont faciles à trouver, la bleue moins courante, l'orangée est la plus rare.