La Matra 670/01, est la voiture qui a effectué les tests d'endurance au printemps au circuit Paul Ricard. Confiée à Henri Pescarolo et Graham Hill, elle est équipée par sécurité de l'ancien moteur MS12 (bielles en titane - 420 ch), du capot arrière court (plus lourd de 3 kg) et d'un saute vent plus haut. A la demande de Hill, gêné par un courant d'air, le cockpit recevra un petit déflecteur sur le côté droit.
Durant les essais, les pilotes sont perturbés par des ennuis de freins, qui ne seront d'ailleurs pas résolus pour la course. De plus, aucun des deux n'est au sommet de sa forme : Graham souffre d'une épaule à la suite d'un accident en F2 et Henri est frappé d'une angine. Pourtant la numéro 15 réalise le second meilleur temps des essais en 3'44"0.
Cet équipage semble destiné à assurer le résultat mais c'est pourtant Pescarolo qui mène au premier tour. Il laisse ensuite passer Beltoise, Cevert et les Lola et achève la première heure en 3ème position. Débordant Stommelen et Cevert, "Pesca" mène durant la 2ème heure mais le second ravitaillement s'éternise car il faut refixer un sabot d'aile arrière et Hill repart en 4ème position. Les ennuis de Jabouille et Stommelen lui font gagner deux places et il remonte sur Ganley, qu'il déborde au début de la 4ème heure. Mais Graham est handicapé par une commande de boîte trop dure et il doit laisser repasser la numéro 14. Au ravitaillement, les mécaniciens graissent le mécanisme. Le problème semble venir d'un guide en Téflon situé au niveau de la coque. Pescarolo / Hill attaquent pour remonter mais ils usent davantage leurs freins. Ils doivent changer les plaquettes avant à la 7ème heure (celles-ci sont usées jusqu'à la ferraille) et les arrière à la 8ème.
Le changement effectué sur la numéro 14 leur redonne l'avantage à la 10ème heure. Vers 2h10 du matin, Lagardère remarque que de la fumée s'échappe de la numéro 15. Impression confirmée par les panneauteurs de Mulsanne. L'arrêt ordonné par Ducarouge révèle que c'est un bouchon d'huile qui est mal fermé et grâce à l'attention du patron, un possible abandon est évité, même si Henri a perdu la première place ! Il la reprend rapidement suite à l'arrêt "plaquettes" de la numéro 14.
A mi-course, "Pesca" possède 50" d'avance sur Cevert et 7 tours sur Jabouille. La 13ème heure voit une nouvelle réfection de freins sur la numéro 15, long de 6 minutes. Cette fois, les plaquettes fondues sont restées collées aux pistons ! Alors que le jour se lève, Pescarolo repart à un tour et demi et malgré les panneaux qui lui sont tendus, il continue d'attaquer, en moins de 3'50" au tour. Après 19 heures de course, les deux Matra sont de nouveau dans le même tour. La pluie commençant à tomber, Graham Hill fait monter des pneus mixtes avant de relayer Pescarolo, vers 10h40. Le coup de poker réussit car la pluie redouble et Hill fond sur Ganley, qui va perdre le commandement à son arrêt suivant.
A lire aussi | Matra 670 #14 ‣1972
Tandis que les ennuis accablent la numéro 14, Pescarolo prend les derniers relais et franchit la ligne en vainqueur, se montrant beaucoup moins démonstratif que Cevert. Les vainqueurs ont couvert 344 tours, pour une consommation d'essence de 43,7 l/100 km et d'huile de 0,448 l/100 km. Au démontage, le V12 laissera apparaître un joint de culasse hors d'usage.
La Matra 670 Scalextric C102
Scalextric France présente à son catalogue 1973 la Matra 670 vainqueur au Mans l'année précédente. La voiture est déclinée en deux modèles, C102 à moteur standard et C152 à moteur "Super Compétition". Les deux moules sont différents par les attaches moteurs qui diffèrent entre les deux modèles. La version "Super Compétition" bénéficie également de roues chromées et de touches de peinture blanche soulignant les phares, la prise d'air et le poste de pilotage.
Malgré la sobriété de la décoration, les formes de la voiture sont très exactes et le moulage des détails extrêmement fin. Le travail des moulistes de Scalextric est vraiment remarquable compte tenu des techniques utilisées à l'époque. Pour réaliser une version réaliste, le travail est néanmoins très important. Suppression des plots d'ancrage des trains et du moteur, découpe des phares, de l'habitacle, de la partie arrière.
Il faut ensuite modeler la prise d'air et réaliser l'arceau de sécurité. L'intérieur, les roues et le châssis sont issus d'une Porsche 908 Fly, l'empattement étant exactement celui de la Matra. La décoration est fournie par Pattos réhausssée par quelques touches de peinture verte. Sur la piste, le comportement est honnête et proche de celui de la Porsche 908 Fly à condition de placer un lest à l'avant afin de ré-équilibrer les masses.
Apparue au catalogue Le Mans Miniatures en 2014 avec la numéro 12 et la numéro 14, la Matra 670 est une reproduction de haute qualité tant par la finesse du moulage et de la peinture que par les très nombreux accessoires qui donnent un grand réalisme à la voiture. Seule la partie mécanique est traitée plus comme la possibilité de faire rouler le modèle plutôt que dans une optique de performances.Trois autres reproductions
Fin 2014, le fabricant espagnol Slot Racing Company annonce la sortie de la Matra 670 victorieuse au Mans 1972 sous la référence 01401. La reproduction est juste dans sa partie arrière mais par économie, SRC a utilisé pour la partie avant le moule des ses 670B de 1973 qui est très différent. Elle a par contre, l'originalité d'être montée avec le casque de Graham Hill et non pas celui plus traditionnel d'Henri Pescarolo. Elle sera ensuite commercialisée en kit dans la gamme Scratch & Bild.
En marge de son activité de distribution, le magasin parisien spécialisé Anni-Mini est le premier à sortir les Matra 670 courtes et longues. Moulées en résine sur la base Scalextric, elles sont montées sur un châssis de Porsche 908 Fly. La décoration est fidèle et complète et ces modèles ont fait en leur temps la joie des collectionneurs en mal de Matra de 1972.