La Ferrari 365 P2 du NART est une voiture neuve, identique à celle de Maranello Concessionaires, décorée d'une bande et d'une jupe bleue et chaussée de pneus Dunlop. La présence de Nino Vaccarella dans cette équipe semble indiquer que Maranello compte fermement sur l'appui de ses clients. Qualifiée en 6ème position avec un temps de 3'41"0, la numéro 18 est la seconde Ferrari la mieux placée sur la ligne de départ.
Pedro Rodriguez s'élance tardivement, son moteur ayant du mal à démarrer. Du reste, celui-ci ne va jamais donner satisfaction, ayant tendance à surchauffer et manquant de puissance. Dixième à la première heure, la P2 du NART oscille entre la 4ème et la 7ème place, sans vraiment pouvoir se mêler à la course en tête.
A minuit, elle atteint la 3ème place, ce qui restera son meilleur classement. Car une demi-heure plus tard, Rodriguez doit faire remplacer son disque de frein avant droit. L'arrêt s'éternise (45') et la P2 n'est plus que 14ème à la 11ème heure. Sa remontée la mène en 7ème position à la 17ème heure, mais deux places sont à nouveau perdues dans l'heure suivante pour remplacer l'embrayage : une opération qui prendra 1 h 15 !
La P2 peut toutefois terminer la course, même privée de la trappe de son capot avant. Ironiquement, c'est l'abandon de Guichet / Parkes qui permet à la P2 rescapée de terminer 7ème et de remporter une très anecdotique victoire de classe. Autre motif de consolation pour Pedro Rodriguez : c'est la première fois en huit tentatives au Mans qu'il voit l'arrivée !
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La carrière de la 365 P2 0828 n'est pour autant pas terminée, car elle reviendra au Mans en 1966 et 1967 équipée d'une nouvelle carrosserie à longue queue. Peinte en blanc et décorée d'un éléphant debout sur ses pattes de derrière dans une position similaire au cheval le plus célèbre de Ferrari, elle sera surnommée l'éléphant blanc.
La Ferrari 365 P2 Carrera 20027536
Belle idée de Carrera de mettre à son catalogue en 2016 la Ferrari P2. La voiture avait été reproduite par Strombecker dans les années 60, mais depuis aucun constructeur moderne ne s'était attaqué à la P2. La forme est exacte, la peinture parfaite et la décoration complète. L'essuie-glace est un peu épais et le moulage des roues n'est pas à la hauteur du reste de la miniature. Pour apporter plus de réalisme, des papillons chromés ont été ajoutés. Le moteur longitudinal empêche la reproduction d'un intérieur complet et le pilote apparait très aplati.
Sur la piste, le comportement de la Ferrari P2 est malheureusement conforme à celui habituel des voitures Carrera. Les voies étroites, l'axe avant sans jeu vertical et le châssis ultra-rigide font que la voiture passe immédiatement sur le toit dès qu'une courbe est abordée un peu vite. En ligne droite, à pleine vitesse l'arrière tressaute et le seul moyen de garder la voiture sur la route est de laisser l'aimant en place éliminant du même coup tout le plaisir du pilotage.