En 1962, Groupe Lines Bros. a conclu un accord avec la société catalane Exin pour commercialiser les produits Scalextric en Espagne. La production espagnole a démarré en 1965 quand Scalextric a voulu contourner les barrières à l'exportation instaurées par le gouvernement de Franco. Exin est en charge de l'assemblage des modèles britanniques et a obtenu de pouvoir construire des modèles spécifiques sous licence. Les premières réalisations ont été la Seat 600 et la Mercedes 230SL, à ce point réussies que les Anglais se sont empressés de les importer chez eux. Plusieurs modèles espagnols ont ensuite fait le voyage en Grande-Bretagne où ils recevaient un autre moteur, des jantes et des pneumatiques britanniques. Ces échanges étaient courants.
Seat 850 TC et 600 - Scalextric Espagne
Des modèles espagnols spécifiques dès 1967
Les productions se sont ensuite nettement différenciées les unes des autres. Les Espagnols ont mis l'accent sur la compétition et rien que sur la compétition, s'approchant le plus possible de la réalité et choisissant des modèles marquant l'actualité sportive automobile. Des voitures comme la Chaparral 2G, la Ferrari 330 GT, la Porsche 917 K, la Tyrrell 002, l'Alpine-Renault 2000, la Tyrrell P34 à six roues, la Lancia Stratos, la Brabham BT46, la Ligier JS 11, la Lancia 037, la Ferrari F 40, la Ferrari GTO, la Mc Laren MP 4/B ou la Ferrari 641 sont des grands classiques qui ne déparent aucune collection aujourd'hui.
Set SRS2 SCX Le Mans
Les Espagnols ont fait preuve d'une inventivité remarquable en matière technique ainsi que dans le sens du jeu, multipliant les bonnes idées et divers types de compétitions dans des gammes spécifiques. Les modèles de base étaient équipés de moteurs RX 4 tandis que les voitures disposant de quatre roues motrices étaient propulsées par des RX 5 ou RX 8 présentant des arbres de transmissions avant de longueur différente, selon l'empattement de la voiture.
Les deux Scalextric
L'histoire de la marque espagnole a été secouée par une fusion en 1993/94, lorsque le géant américain du jouet, Tyco, a repris l'entreprise déclaré en faillite. Entretemps, la propriété de la marque aussi a évolué. Tyco hérite de la marque Scalextric mais seulement pour l'Espagne, le Mexique et Andorre. Hornby reste le propriétaire de la marque Scalextric pour l'ensemble du monde. Tyco va donc commercialiser ses produits sous la marque Scalextric en Espagne et SCX dans le reste du monde. De son coté Hornby utilise Scalextric dans le monde entier sauf en Espagne, où la marque est appelée SuperSlot.
Coffret SCX Le Mans
Tyco qui a ensuite racheté Matchbox en 1995, a présenté un nouveau catalogue Tyco-SCX-Matchbox de moins en moins épais. Cette lente érosion s'est achevée en 1998 quand le groupe américain a été repris, à son tour, par Mattel qui n'a pas voulu de SCX. Cette opération commerciale a permis à l'ancien importateur original de Scalextric en Espagne, de renouer des contacts avec l'Angleterre, de récupérer d'anciens moules et de reprendre la production SCX sous le nom de TecniToys. De nouveaux modèles sérieux, comme les Ferrari 333 SP, les Toyota Corolla de rallye ou les Chevrolet NASCAR, ont contribué à redresser la vieille branche espagnole et à renouer avec une certaine tradition de sérieux et de qualité.
La renaissance ?
En 2015, après la faillite de TechniToys c'est l'entreprise Fábrica de Juguetes qui est le quatrième licencié de la marque Scalextric. En 2017, suite à des désaccords, Fábrica de Juguetes n'a pas obtenu le renouvellement de sa licence de commercialisation et d'exploitation de la marque Scalextric. Après une année de jachère, c'est la nouvelle société SCX S.L. (Scale Competition Xtreme S.L.) qui en 2018, donne un nouvel élan à la marque. Le premier acte symbolique de cette renaissance est l'abandon des légendaires moteurs RX et et leur remplacement par des classiques Mabuchi.
