Chaparral, Texas roadrunner
La vie de James Hellis Hall, le créateur des Chaparral, ressemble à un scénario de série télévisée. Orphelin à 18 ans, milliardaire et héritier d'une d'une prospère compagnie pétrolière texane, il commence à courir dès 1954 sur Austin-Healey. Excellent pilote, il dispute son premier grand prix de formule 1 sur une Lotus en 1960. "Jim" Hall, se rend compte vite que pour disposer d'une machine compétitive, il faut la concevoir soi-même. Associé à un autre pilote amateur de talent, James "Harp" Sharp, il décide de construire sa première voiture de sport.
La réalisation est confiée à Troutman & Barnes en Californie qui fabrique déjà les Scarab. Le résultat n'étant pas à la hauteur des espérances des deux texans, une voiture complètement nouvelle est mise en chantier. Alors qu'il est à la recherche d'un lieu où installer ses activités, Jim Hall participe au financement du circuit de vitesse de Rattlesnake, et construit son atelier au bord de la piste. Perdu au milieu du désert et infesté de serpents à sonnette, l'endroit est idéal pour tester et mettre au point la future Chaparral 2.
La Chaparral 2
Pour motoriser ses futures voitures, Jim Hall a pris des contacts avec le service recherche et développement de Général Motors. Ne participant officiellement à aucune compétition le groupe apportera un soutien discret à Chaparral en lui fournissant des moteurs Chevrolet. La Chaparral 2 est bourrée d'innovations : châssis coque en résine, moteur central arrière, boîte semi-automatique. Très performante, la voiture va réaliser d'excellentes performances en 1964 et va remporter une retentissante victoire en 1965 aux prestigieuses 12 heures de Sebring. En outre, sur les vingt et une courses auxquelles elle va participer, elle en gagnera seize !
Destination l'Europe
En 1966, désirant participer aux épreuves d'endurance européennes, Jim Hall prépare un coupé spécial, la 2D. Conçue dans la lignée des voitures de la marque, la 2D se démarque de ses concurrentes par ses solutions d'avant garde: boîte semi-automatique, coque en résine epoxy, prise d'air dynamique. Equipée d'un moteur Chevrolet de 5,3 litres développant 450 chevaux avec culasses en aluminium, elle remporte avec Phill Hill et Jo Bonnier, les 1000 km du Nürburgring devant les Ford et les Ferrari. Elle sera moins chanceuse au Mans où elle sera éliminée par une stupide panne de batterie.
Pour 1967, c'est la version 2F qui défendra les couleurs texanes dans le championnat mondial des marques. Immédiatement identifiable à son énorme aileron arrière, le spectacle de cet appendice aérodynamique se déplaçant à deux mètres au dessus du sol à plus de 300 km/h, était pour le moins insolite. D'une redoutable efficacité, ce volet mobile commandé par le pilote, s'inclinait dans les virages pour donner un maximum d'appui et un effet d'aérofrein, mais restait à l'horizontale dans les lignes droites. Ce dispositif était complété d'un système mobile placé à l'avant de la voiture qui canalisait le flux d'air vers l'aileron arrière quand celui ci se braquait afin d'augmenter son efficacité. Toujours équipée d'un moteur Chevrolet mais désormais poussé à 7 litres, elle remporte les 500 miles de Brands Hatch avec Phill Hill et Mike Spence.
Pour les 24 heures du Mans, deux 2F seront engagées. Aussi rapides que les Ford GT et les Ferrari P4, c'est la boîte de vitesses inadaptée à la puissance du 7 litres qui sera la cause de l'abandon deux deux voitures.
Interdits en Europe pour la saison 1968, les ailerons aérodynamiques vont pourtant être copiés par tous les ingénieurs de la Formule 1.
Viendront ensuite la 2G, 2H et l'incroyable 2J en 1970. Equipée d'un second moteur actionnant une turbine qui aspirait l'air sous la voiture, la 2J était plaquée à la piste par un effet de sol. Interdite à cause des graviers aspirés puis rejetés sur les voitures qui la précédait, la 2J eu tout de même le temps de prouver qu'elle était la voiture la plus rapide de la CanAm 1970. Ce fût également la dernière voiture construite par Jim Hall.
En 1979, Chaparral fit une réapparition très remarquée en engageant la première Formule Indy à effet de sol dessinée par John Barnard. L'année suivante, Johnny Rutherford, un texan lui aussi, remporta à son volant les 500 miles d'Indianapolis.
Pour plus d'informations, visitez le site officiel de la marque.