La Ferrari 250 LM numéro 26 se distingue de sa sœur d'écurie par deux bandes rouges sur la portière droite destinées à l'identifier depuis les stands. Fidèle à Jacques Swaters qui a réussi à redonner officiellement vie à l’Écurie Francorchamps avec le soutien financier de Schell, le français d'Alger Pierre Dumay fait équipe avec Gustave Gosselin. Vainqueur des 24 heures de Spa en 1964 sur Mercedes, « Taf » découvre Le Mans à 37 ans et ne boucle que quelques tours aux essais.
Avec un temps de 3'58"7, elle se qualifie en 17ème position sur la grille de départ. Dès le premier tour, alerté par un bruit suspect Dumay s'arrête : il ne s'agit que d'un plomb d'équilibrage de roue qui s'est détaché. Remontée en 18ème position au terme de la première heure, la LM franco-belge atteint le 8ème rang à la 4ème heure, perd trois places dans l'heure suivante puis retrouve la 8ème place au quart de l'épreuve. 6ème à minuit, Dumay/Gosselin pointent 3ème une heure plus tard, deviennent seconds à la 10ème heure et prennent la tête à la 11ème : une situation à laquelle personne ne pouvait s'attendre, pas même les intéressés !
Moins rapides que Gregory/Rindt, ils n'en défendent pas moins vaillamment leur place, mais Gosselin ne peut résister à la remontée énergique de Rindt, qui lui reprend jusqu'à 12" au tour. C'est lorsque son pneu arrière droit explose dans la ligne droite à 12h53 qu'il perd la tête de la course. Gosselin se traîne sur la jante jusqu'aux stands, où ses mécaniciens doivent aussi réparer l'aile.
Pierre Dieudonné qui assurait le panneautage de l'écurie Francorchamps à Mulsanne, raconte la crevaison qui a certainement couté la victoire à la numéro 26. "L'excitation est venue le dimanche matin quand la 250 LM s'est retrouvée en tête avec une bonne avance et que la 275 GTB de Mairesse/"Beurlys" était 3ème. Et puis à un moment, on a vu Gosselin sortir cahin-caha du virage de Mulsanne avec la carrosserie déchirée. Je le vois encore ouvrir sa porte et nous crier de prévenir le stand ! Grace au téléphone de campagne, on a pu alerter Swaters. La LM de Rindt/Gregory est passée en tête, mais cela reste quand même le meilleur résultat de l'écurie et pour moi ce fût un baptême très intense."
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Dumay repart, mais s'arrête à nouveau pour faire changer les autres pneus que Gosselin a endommagés en freinant au moment de sa crevaison. Concédant cinq tours de retard, la LM jaune assure alors sa 2ème place. La crevaison et l'arrêt qui a suivi ont également privé cet équipage de la victoire à l'indice au rendement énergétique, au profit de la Porsche 904 de Koch/Fischaber.
La Ferrari 250 LM Fly 88328
Fly a toujours eu coutume de sortir quelque uns de ces modèles sous forme de kits à monter. C'est la cas de la Ferrari 250 LM jaune numéro 26 des 24 heures du Mans 1965. Le kit comprend environ 25 pièces, la carrosserie étant déjà livrée assemblée avec les phares, les vitres, les pièces en photo-découpe et l'intérieur. Le montage extrêmement simple, se concentre sur le châssis. Le moule est un peu rondouillard et ne traduit pas la finesse de la voiture mais la décoration est fidèle et la finition flatteuse. On peut reprocher un essuie-glace et des roues à rayons un peu grossiers, mais il s’agit d'un modèle de grande série relativement bon marché.
Sur la piste, une fois l'aimant retiré, le moteur transversal présente l'inconvénient de délester l'avant et il est nécessaire de placer un lest pour équilibrer les masses et obtenir un bon comportement. Au niveau des performances, la Ferrari avec des voies étroites et son centre de gravité assez haut n'est pas à la hauteur de son glorieux modèle.
Une autre reproduction ...
Racer, fabricant italien, a mis à son catalogue la Ferrari 250LM numéro 26 des 24 heures du Mans 1965 sous la référence RCR16. Moulés en résine et extrêmement détaillés, les modèles de Racer sont destinées aux collectionneurs exigeants. Equipés de moteurs et de transmissions Slot.it, ils sont à la fois très performants sur la piste et parfaitement fidèles à la réalité.