L'histoire de la Ferrari 512S châssis numéro 1022 est pour le moins compliquée. Voiture d'usine, elle débute sa carrière aux 24 heures de Daytona puis participe aux essais d'avril des 24 heures du Mans. Débute également à Daytona la Ferrari 512S 1032 dont s'est rendu acquéreur au début de l'année 1970 l'écurie privée Scuderia Picchio Rosso. Cette voiture sera malheureusement partiellement détruite en avril par un incendie à l'arrivée de la course de côte de l'AC Verona. Retournée à l'usine, elle va être reconstruite avec le châssis de 1022 mais pour d'obscures raisons, elle va conserver le numéro 1032. Pour terminer l'histoire, à la fin de l'année 1970 lorsque 1022/1032 retourne à l'usine pour y être modifiée aux spécifications "M", les grèves retardent les travaux et c'est le châssis 1050 qui sera utilisé comme une nouvelle base et sera équipé des composants mécaniques de 1022/1032.
Pour les 24 heures du Mans, et bien qu'appartenant à la Scuderia Picchio Rosso, la Ferrari 512S châssis numéro 1022/1032 est engagée par la Scuderia Filipinetti dont elle reprend la décoration. Comme la numéro 10 du Gelo Racing, elle possède ses capots avant et arrière d'origine. Elle est confiée à l'équipage italien Giampiero Moretti, gentleman driver qui a fait fortune dans la commercialisation des volants Momo, et Corrado Manfredini, deux pilotes qui débutent au Mans. Qualifiée en 16ème position avec un temps de 3'33"0, elle boucle les premiers tours en queue de peloton avant de remonter en 14ème position à la fin de la première heure. Cette belle performance se confirme, et la numéro 16 pointe à la 9ème place à la quatrième heure.
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Malheureusement, les choses vont se gâter et des ennuis de transmission et un problème d'embrayage vont immobiliser plusieurs fois la voiture à son stand qui va chuter à la 30ème place à la septième heure. Peu avant la mi-course, Manfredini sort au Tertre Rouge ce qui nécessite de refaire l'arrière de la voiture, mais c'est un arbre de roue qui va provoquer l'abandon alors qu'elle pointait en 28ème position.
La Ferrari 512S Fly C26
La Ferrari 512S C26 reproduit la voiture de la Targa Florio 1970. Pour reproduire la version du Mans, il faut modifier la pièce qui recouvre le moteur en supprimant les deux prises d'air et les persiennes et en les remplaçant par une simple vitre. Il convient également de supprimer et de boucher les trous de fixation des rétroviseurs d'ailes. La décoration d'origine est supprimée grâce à un ponçage léger, les nouvelles décalcomanies sont fournies par Pattos. Pour achever la transformation, un rétroviseur sera ajouté sur le toit.
Une fois l'aimant retiré, la voiture possède un excellent comportement en piste bien supérieur à celui de ses homologues à queue longue. Il n'est quasiment pas nécessaire de lester l'avant tant l'équilibre est bon au départ. La Ferrari est puissante et très rapide en piste et seule la crainte d'abimer la décoration originale modère les ardeurs du pilote.
La Ferrari 512S numéro 16 permet de compléter le coffret Fly Historical Teams, Ferrari Filipinetti 24H Le Mans 1970, où seules les deux voitures à longue queue sont présentes. La numéro 16 n'ayant jamais été produite par Fly, l'équipe des 24 heures du Mans 1970 est désormais au complet.