Pour 1970, Donald Healey engage une voiture profondément modifiée par rapport au modèle précédent. En effet des changements radicaux sont mises en place à la suite des conseils de Bill Heynes retraité de chez Jaguar et ami de Healey.
On commença par "scalper" la SR et dans le même temps toute la structure était elle aussi modifiée. L'empattement fut augmenté de 9 cm, les voies arrière élargies de 137 à 142 cm, ce qui aboutit à une voiture un peu plus longue (401 cm hors tout, contre 395 cm au coupé), mais forcément plus basse et surtout, mieux équilibrée. Désespérant de pouvoir jamais s'aligner sur les poids de la concurrence, les concepteurs britanniques tentèrent d'oublier ce handicap, en choisissant un moteur plus musclé que le vétuste Climax. Là encore, le problème n'était pas aisé à résoudre, car faute de pouvoir dénicher un 2 litres vraiment moderne, il allait falloir forcément viser plus haut et le choix se porta sur un 3 litres Repco-Brabham de F1 type RB 740.
Joliment finie et même pimpante, dans sa robe immaculée simplement barrée d'une écharpe verte, la semi-nouveauté fit bonne impression au pesage, encore que, bien avant le chronomètre, la balance soit encore venue tempérer les enthousiasmes britanniques. Certes on avait gagné de 70 à 75 kg sur le modèle passé, mais avec un total de 841 kg (330 sur l'avant, 511 sur l'arrière) la SR "new look" se trouvait encore bien loin des autres 3 litres les plus modernes.
Confiée à Roger Enever et Andrew Hedges, la nouveauté est qualifiée sans gloire en 36ème position avec un temps de 4'06"0 derrière la Ligier JS1 et une Chevron B16, toutes deux à moteur 1800 cm3.
Un début de course tranquille permet à la Healey de naviguer aux alentours de la 22ème place, les nombreux abandons (11 au cours des trois premières heures) expliquant ce classement inespéré. Mais avec la pluie qui commence à tomber, (l'édition 1970 restant l'une des plus arrosées de toute l'histoire des 24 heures avec celles de 1923 et de 1958), les premiers soucis se présentent, sans pour cela entamer le moral de l'équipe.
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A 19 heures, alors qu'il pleut des cordes, la voiture est impliquée dans un accrochage à l'entrée de la chicane Ford. Une Chevron en perdition lui barre le passage et la Healey rejoint le stand tout proche avec un avant défiguré. Un long moment s'écoule avant que la voiture anglaise puisse reprendre la piste. Rafistolée, elle se maintient pourtant, grâce aux nombreux abandons, au milieu du classement. Elle occupe la 15ème place à la fin du premier tiers de la course.
Mais lors de chaque changement de pneumatiques ordonné par les conditions atmosphériques capricieuses, le moyeu avant gauche récalcitrant, contraint les mécaniciens à une séance de gymnastique. Au milieu de la nuit, la boîte de vitesses perd le 4ème rapport, un long arrêt pour tenter d'y remédier fait perdre de nombreuses places à la voiture. Puis la pluie reprend de plus belle, il faut encore procéder à l'échange des roues avec toujours ce maudit moyeu.
A 9 heures du matin, la Healey est toujours là, prise en sympathie par le public. Elle s'arrête une fois de plus pour refixer un morceau de carrosserie qui risque de s'envoler. Chaque changement de roues coûte plus de 10 minutes mais désormais les mécaniciens s'escriment sous la protection d'un commissaire. A une heure de la fin, après le dernier ravitaillement, le Repco ne veut plus démarrer. Enfin, au grand soulagement de tous, le V8 rugit de nouveau, la voiture reprend la piste sous les applaudissements du public.
La Healey ne sera pas classée, ayant couvert une distance insuffisante mais elle va terminer cette épreuve dantesque et c'est bien là l'essentiel. Tout le public est derrière elle, toute l'équipe attend avec anxiété chacun de ses passages. Encore une demi-heure à tenir... Chacun croise les doigts, tout peut encore arriver avec un moteur de F1 à bout de souffle, même si ce serait trop injuste après la somme de travail fourni. Encore un quart d'heure... A 15h45, le speaker, catastrophé, annonce l'arrêt définitif de la Healey dans les Hunaudières, moteur cassé. C'est fini. Dans le stand, c'est la consternation. Les mécaniciens, les chronométreurs, le second pilote, tous serrent les dents et retiennent leurs larmes, s'ils le peuvent.
La Healey Repco SRX MMK TKP24
La Healey Repco est livrée sous forme d'un kit pé-peint accompagné de tous les accessoires nécessaires au montage. La série de pièces photo-découpées, les roues en aluminium, les phares, les décalcomanies, tout respire la qualité. La carrosserie est prévue pour être montée sur un châssis Slot Classic mais un gros travail d'ajustage est nécessaire pour que le moteur ne touche pas l'habitacle et que la partie arrière du châssis s’adapte à la carrosserie.
La reproduction est non seulement originale mais aussi particulièrement fidèle. Les lignes sont exactes ainsi que la décoration. Sur la piste, la mécanique simple permet de faire évoluer correctement la voiture. La fragilité du trépied qui supporte le rétroviseur découragera les pilotes cherchant à connaître les limites de la voiture.