Healey, tout ce qui roule doit courir.
Donald Healey, pilote, ingénieur et constructeur est né en Grande-Bretagne en 1899. Pilote d'avion pendant la Première Guerre mondiale, il fut réformé pour invalidité après que son appareil eut été abattu par erreur par la D.C.A. anglaise. Dès lors, il se consacra à la construction automobile. A partir de 1924, il participe de façon active à des compétitions sur circuits, trials et rallyes. Sa plus importante victoire remonte à 1931, année où, au volant d'une Invicta, il remporta le Rallye de Monte-Carlo.
Pendant cinq ans environ, de 1934 à 1939, Healey travailla chez Triumph comme ingénieur d'études et d'essais, double charge qu'il assuma ensuite chez Humber dans le domaine des véhicules blindés. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la possibilité fut offerte à Healey de réaliser un vieux rêve : construire ses propres automobiles. C'est dans un hangar désaffecté de la R.A.F. qu'il installe sa première usine, avant de présenter, au mois d'octobre 1946, sa première voiture.
1949, les débuts au Mans
La production du premier modèle, la Elliot, commença au mois d'octobre 1946. Il ést équipé d'un moteur Riley à quatre cylindres de 2,4 litres (104 ch) avec double-arbre à cames. La boite de vitesses, à quatre rapports, est de marque Riley, tandis que le châssis embouti, avec suspension par ressorts hélicoïdaux (indépendante à l'avant et à essieu rigide à l’arrière), est fabriqué directement par Healey. La voiture présente une ligne aérodynamique avec phares encastrés dans les ailes et radiateur en losange. Au début, les carrosseries ne furent offertes que sous deux versions : roadster à quatre places et berline.
La Healey s'imposa immédiatement en Angleterre comme la berline de série la plus rapide du moment, qualité que confirmèrent deux résultats importants : les 178 km/h atteints sur l'autoroute de Jabbeke et le mille (départ arrêté), parcouru à 163,600 km/h de moyenne sur le circuit de Monthléry. Healey s'affirma encore dans le Rallye des Alpes en 1947 et 1948 à la Targa Florio en 1948 et aux Mille Miglia. En 1949, après dix ans d'interruption, les 24 heures du Mans reprennent et une Elliot Saloon se classe 13ème à la moyenne de 101,632 km/h.
Avec un effectif de cinquante personnes seulement, l'usine de Warwick n'était en mesure de produire qu'un nombre limité d'automobiles, lesquelles, d'ailleurs, étaient extrêmement coûteuses. En 1949 un modèle parfaitement réussi, baptisé Silverstone. fit son apparition : c'était une deux places sportive, ailes type motocyclette, pare-brise rabattable, roue de secours encastrée dans le coffre arrière.
Elle se comporta d'excellente façon dans les épreuves pour voitures de série à Silverstone, en 1949 et 1950, et s'adjugea la deuxième place absolue dans la Coupe des Alpes de 1949. Healey avait également projeté une nouvelle voiture pour laquelle il adopta un 6-cylindres Nash à soupapes en tête, de 3,8 litres, qui, avec deux carburateurs SU, développait 125 ch. En 1950, quelques exemplaires expérimentaux de ce type prirent part aux Mille Miglia et aux 24 heures du Mans. La Nash Healey participa à diverses épreuves jusqu'en 1953 avec des résultats satisfaisants (quatrième place aux Mille Miglia de 1951 et troisième au Mans en 1952).
L'Austin-Healey, l'archétype du roadster anglais.
Le nom de Healey était cependant destiné à figurer longtemps encore dans le monde de l'automobile grâce à la collaboration établie avec B.M.C. En effet, lorsqu'en 1952 Donald Healey présenta son modèle 100, équipé d'un moteur 4 cylindres Austin A 90 de 2,7 litres, B.M.C. s'empressa de conclure un accord avec Healey, accord selon lequel la 100 serait produite et distribuée par Austin sous la marque jumelée Austin-Healey. Cette collaboration dura jusqu'en 1970. Seuls les modèles spéciaux de compétition, comme la 100 S étaient construits dans les usines de Warwick.
La marque Healey apparut de nouveau à la fin des années soixante avec un prototype équipé de moteurs Coventry Climax puis Repco qui courut au Mans en 1968, 1969 et en 1970. En 1972, quand l'accord de vingt ans signé avec Austin arriva à son terme, l'usine, qui avait fourni précédemment les carrosseries des Austin-Healey, fut consacrée à la production de nouvelles voitures de sport Jensen-Healey dont la production durera jusqu'en 1976.
Pour plus d'informations, visitez le site du musée de la marque.