La Matra 620 numéro 41 est équipée de transmissions de type coulisse à billes, fournies par BRM. Schlesser, Rees et Pescarolo la pilotent également aux essais et c'est d'ailleurs le premier nommé qui réalise le meilleur temps à son volant en 3'54"9 plaçant la voiture en 26ème position sur la grille.
Beltoise prend le départ et achève la première heure à une excellente 20ème place, n'étant précédé en 2 litres que par les Porsche 906 de Siffert et Schutz. Il ravitaille comme prévu après 22 tours. Jusqu'à minuit, la Matra à l'aile jaune oscille entre la 22ème et la 24ème place, non sans perdre progressivement le contact avec les Porsche. Beltoise et Servoz sont en effet incommodés par les gaz d'échappement, suite à la casse prématurée d'une tubulure. Puis l'embrayage fait des siennes, causant plusieurs arrêts aux stands.
Les choses empirent lorsque l'embrayage faiblissant finit par provoquer un blocage de boîte vers une heure du matin. C'est du moins la version qui sera donnée car Beltoise évoquera seulement l'échappement et Boyer penche aujourd'hui pour un bris de pignon conique. Quoi qu'il en soit, la dernière des Matra fut officiellement retirée à la 13ème heure, ayant couvert 112 tours. Le meilleur temps de Beltoise relevé par le stand Matra fut de 3'58"2.
A lire aussi | Matra 650 #30 ‣1970
Après avoir déjà disputé deux fois les 24 heures sur René Bonnet (remportant même l'indice au rendement en 1963), Jean-Pierre Beltoise se réjouissait de piloter pour la première fois de sa carrière une voiture puissante.
Découvrant la Matra 620 lors des essais qualificatifs, il fit part de ses impressions au magazine Champion, dont il était alors le chroniqueur régulier... "Si les F2 ont constitué de loin le principal intérêt de ma saison, je dois dire que l'expérience prototype fut assez intéressante, bien que pleine de déboires. Mon premier contact avec le proto se fit sur le circuit du Mans, juste avant les 24 heures. La vitesse à laquelle se propulsait cet engin de deux litres sur la ligne droite des Hunaudières, 290 à l'heure, était quelque chose d'assez surprenant pour moi, qui n'en avais pas l'habitude. Mais ce qui me parut le plus extraordinaire, c'est que malgré la tenue de route alors imparfaite du véhicule, nous passions la courbe des Hunaudières sans lever le pied. Cela semble insensé quand on y réfléchit, surtout compte tenu des abords très dangereux, car boisés à cet endroit. La course fut très pénible car nous perdîmes l'échappement dès le début et l'intoxication qui résulta de l'émanation des gaz dans le cockpit nous contraignit à l'abandon, vers minuit, alors que nous étions au bord de l'asphyxie, ce qui rendait la conduite par trop risquée".
La Matra MS650 MMK SF06
La Matra 620 de MMK a été produite sous forme de kit ou de modèle prêt à rouler. La peinture, les roues en aluminium, les accessoires, les décalcomanies, tout respire la qualité. Il semble que le pavillon soit un peu haut si l'on compare avec les photos de la voiture réelle, mais l'originalité de la reproduction l'emporte sur la fidélité.
Sur la piste, le châssis Slot Classic permet de rouler correctement. Le poids raisonnable de la carrosserie équilibre bien la voiture, les pneus ont une accroche agréable et rien ne frotte entre la carrosserie et le châssis. Avec un moteur standard, on obtient une bonne vitesse de pointe et un bon frein.