Pour 1967, Jim Hall était décidé à frapper fort. Il allait construire la plus belle de ses voitures d'endurance : la Chaparral 2F. Deux voitures furent assemblées sur la base des coques en résine epoxy datant d'il y a quatre ans, preuve de la solidité de cette matière. Dotées d'une carrosserie entièrement nouvelle et d'un nouveau moteur de 7 litres "porc épic" à soupapes décalées, elles impressionnent surtout par leur immense aileron mobile commandé par le pilote. Deux détails importants passèrent cependant inaperçus à l'époque : un volet mobile sous l'avant de la voiture permettant de canaliser l'air à haute vitesse afin d'équilibrer l'appui de l'aileron, et un embrayage automatique couplé à une boîte de vitesses manuelle à 3 rapports.
C'est d'ailleurs cette boîte inadaptée à la puissance du 7 litres qui sera malheureusement la cause de tous les ennuis de la 2F. Les Chaparral font figures d'épouvantail quand elle arrivent au Mans car depuis le début de la saison, s'il elles n'ont terminé aucune course, elles se sont adjugé la pôle position ou le meilleur tour en course. Confiée à l'équipage Phil Hill et Mike Spence (qui remplace Jo Bonnier), 2F 001 détiendra le meilleur temps des essais en 3"24'7 jusqu'à ce que Bruce McLaren n'arrache in-extremis à la tombée de la nuit, la pôle avec sa Ford MkIV équipée de pneus de qualification pour 3/10ème de secondes.
Au départ, Mike Spence prend le temps de boucler son harnais, de sorte qu'il se retrouve au milieu du peloton. Après deux tours, il est déjà en quatrième position à seulement 35' du leader. A la deuxième heure, la n°7 est deuxième et le reste jusqu'à la quatrième heure. Elle perd alors un peu de terrain mais revient à la troisième place à la mi-course. Malheureusement elle perd l'usage de son aileron qui reste bloqué en position "virage". La tenue de route n'est pas affectée mais la vitesse de pointe chute d'environ 15 km/h et la voiture rétrograde petit à petit. A l'aube, la transmission doit être démontée sur la piste malgré les consignes de secret ce qui lui fait perdre plus de quatre heures. La voiture repart pour quelques tours en 17ème position mais elle abandonne définitivement à la 17ème heure, la boîte a trop souffert.
La Chaparral 2F MRRC MC0040
Les Chaparral 2C, 2D et 2E ont été reproduites très souvent pour le slot racing, mais la 2F n'avait jamais été au catalogue d'un constructeur. Scalextric et MRRC ont presque simultanément sorti la 2F. Les deux moules sont quasiment identiques mais la miniature de MRRC est beaucoup mieux finie. Les roues sont superbes, les détails de gravure très soignés, la partie arrière en particulier est très finement reproduite. Les seuls reproches sont la couleur de l'habitacle qui est noir au lieu de marron (résine epoxy), les pneus trop étroits et la grille qui recouvre le moteur simplement gravée dans le plastique.
Sur la piste, une fois les aimants retirés, la Chaparral a un comportement correct mais le lourd aileron déplace le centre de gravité vers le haut et le pilotage doit se faire tout en douceur. Malheureusement, le moteur Scaleauto slimline 20 000 tr/mn est beaucoup trop puissant et le frein insuffisant pour assurer un pilotage serein. Il faut aussi faire attention aux ponts et aux tunnels car il est rare de rouler avec une voiture aussi haute.
Le coffret MRRC MC0040
La seule course où deux Chaparral 2F ont couru méritait bien un coffret. La décoration des deux voitures est fidèle, les plaques minéralogiques exactes et les adhésifs de couleurs différentes autour des phares bien reproduits. Le coffret est joliment illustré par une photo du départ où la Ford MkIV victorieuse est déjà aux avant postes. Les deux voitures étant très éloignées l'une de l'autre sur la grille de départ, il n'a pas été possible de saisir les deux Chaparral sur un même cliché.