La Ferrari 330 TRI/LM est construite sur la base de la Testa Rossa 0780 déjà vue au Mans en 1960 et 1961. Ce modèle unique dont le numéro de châssis est devenu 0808 est équipé d'un moteur de 4 litres issu de la 400 Super America. Il est conforme au nouveau règlement 1962 de la CSI qui a créé une coupe réservée aux catégories GT et Sport désormais rebaptisées Prototypes ou Expérimentales censées préfigurer des modèles de production.
Confiée à Olivier Gendebien et Phil Hill vainqueurs l'an passé, la voiture n'a pas la confiance de son équipage, comme le pilote belge le raconte dans son livre de mémoires "Quatre Fois Vainqueur au Mans" : "Ces essais, en tout cas, nous permettent de juger de la fragilité du bolide en question. Il manque totalement d'homogénéité. L'embrayage, sans être à proprement parler défaillant, donne une impression de grande faiblesse par rapport aux possibilités d'accélération foudroyante de la voiture. Les freins non plus ne paraissent pas à la hauteur des vitesses que nous pourrions atteindre. Pour parler plus concrètement, j'ai l'impression d'être à bord d'une 2 CV qui serait dotée d'un moteur Mercedes ou Ferrari." Pourtant, dès le mercredi, Phil Hill signe le meilleur temps en 3'55"1 (206,123 km/h), confirmant le potentiel de la lourde mais puissante Ferrari 4 litres.
Très déterminé, Gendebien prend un bon départ et s'empare du commandement dès le 2ème tour avant de creuser l'écart sur Graham Hill. En raison d'une consommation approchant les 50 litres aux 100 km, la Ferrari ravitaille après moins d'une heure et demie de course, ce qui permet à l'Aston Martin de reprendre provisoirement l'avantage. Au début de la 3ème heure, le second ravitaillement permet à la Maserati de Thompson-Kimberley, puis à la Ferrari des frères Rodriguez d'occuper la tête. En pleine remontée, Phil Hill réalise un temps de 3'57"3, (204,212 km/h) qui bat le record du tour de Mike Hawthorn, vieux de cinq ans et permet à Gendebien de repartir sous le nez de Pedro Rodriguez après le 3ème ravitaillement.
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À 20 heures, les deux pilotes sont toujours dans la même seconde. Malgré l'intensité du duel, Hill / Gendebien ménagent leur monture. Ils contrôlent les frères Rodriguez jusqu'à l'abandon de ces derniers. Après quoi ils baissent considérablement le rythme, surtout à partir de 11 heures, Hill s'étant arrêté pour se plaindre de l'embrayage. Faute de pouvoir résoudre le problème rapidement, on décide de poursuivre ainsi. Ceci explique que malgré l'absence de la pluie, les vainqueurs n'ont pas battu leur record de 1961. Outre l'embrayage très fatigué, les bougies avaient tendance à s'encrasser en raison d'un régime moteur trop bas : cruel dilemme pour les pilotes, qui ont su se sortir de cette situation délicate.
Ce sera également la dernière course d'Olivier Gendebien. Alors que la nuit vient de tomber, le pilote belge a échappé miraculeusement à un grave accident quand la CD-Panhard de Jean-Pierre Hanrioud s'est retournée et a pris feu juste devant la Ferrari qui a pu l'éviter de justesse. A cet instant, Gendebien se fait une promesse qu'il tiendra : "Si je gagne cette course, c'est fini, je laisse tomber, plus jamais je ne courrai !"
La Ferrari 330 TRI/LM MMK MMK47
La Ferrari 330 TRI/LM est livrée en RTR (ready to run) ou sous forme d'un kit pé-peint accompagné de tous les accessoires nécessaires au montage. La série de pièces photo-découpées, les roues à rayons en aluminium, les phares, les décalcomanies, tout respire la qualité. L'assemblage s'effectue facilement, seuls la découpe et l'ajustage des parties vitrées doivent s'effectuer avec le plus grand soin. Toute erreur à ce niveau est irrécupérable. La carrosserie est prévue pour être montée sur un châssis Slot Classic.
La reproduction est non seulement originale mais aussi particulièrement fidèle. Les lignes sont fines et élancées et les magnifiques roues à rayons améliorent encore le réalisme. Sur la piste, la mécanique simple permet de faire évoluer correctement la voiture. La fragilité des accessoires découragera les pilotes cherchant à connaître les limites de la voiture.
Une autre reproduction
En 2017, Le Mans Miniatures a mis à son catalogue la Ferrari 330 TRI/LM victorieuse des 24 heures de Mans 1962. Très proche de son homologue de chez MMK, elle est plus finement détaillée et présente l'avantage d'un moteur positionné à l'avant qui permet de dégager l'habitacle et d'installer un pilote complet.